1er novembre 54 : « Depuis une heure du matin, c'est dans toute l'Algérie que des attentats ont été perpétrés. Trente au total, d'Oran à la frontière tunisienne. A Alger, des bombes ont explosé à l'usine à gaz et à la Maison de la Radio. Mal calculées, elles ont fait peu de dégâts. A Blida et à Boufarik, attaques manquées sur les casernes. A Boufarik incendie de la coopérative d'agrumes et incendie du stock d'alfa de Baba-Ali. Dans l'oranais, différentes fermes attaquées, tentative d'incendie, une 4 CV brûlée à Cassaigne, un mort et plusieurs blessés. En Kabylie, incendie du dépôt de liège à Bordj-Menaïel, un mort, dégâts importants; gendarmes attaqués à Tizi-Ouzou, incendies. Dans le Constantinois, rafales de mitraillettes contre les casernes, et le poste de police à Condé-Smendou et au Khroub. Dans les Aurès enfin, outre l'autocar d'Arris, attaque de deux casernes à Batna, deux sentinelles tuées. A Khenchela le commandant d'armes tué. Le poste de gendarmerie de Tkout isolé. Partout poteaux télégraphiques sciés, fils coupés. La simultanéité, le choix soigneux des objectifs, l'étendue du mouvement sur tout le territoire, ne laissent aucun doute : il s'agit d'une action de rébellion conçue, montée, organisée et exécutée par un groupe coordonné et relativement puissant. »
13 mai 58 : « Indigné par le martyre des trois Français, tout Alger en grève générale se retrouve le 13 mai devant le monument aux Morts. Pierre Lagaillarde juché sur le monument chauffe la foule aux cris de « Pflimlin à la mer », « L'Armée au pouvoir ». Après la minute des offciels (notamment les généraux Massu, Jouhaud, Salan, Gracieux, l'amiral Auboyneau) ce sera l'assaut du Gouvernement général. La manifestation tourne à l'émeute ».
Alors, qui croire ? Comment l'historien réagit-il face à ces témoignages divergents ?
3) www.algeriechat.net
En Algérie, c'est souvent sur les chats que l'on prend le pouls de l'opinion. Mais les utilisateurs sont le plus souvent jeunes, et s'intéressent à la guerre d'Algérie (ou d'indépendance, ou de libération) dans la mesure où celle-ci a encore des conséquences sur leur vie collective actuelle. D'où l'interrogation, assez lancinante sur les forums, au sujet des Harkis : faut-il pardonner aux Harkis ? Faut-il accepter que leurs enfants (re)viennent s'installer en Algérie ? Un exemple, qui montre comment l'Internet amène la société algérienne à s'interroger, à partir de la guerre d'indépendance, sur sa propre complexité actuelle :
« L'ouvrage de Saïd Ferdi (Un enfant dans la guerre) raconte comment, enlevé à sa famille en 1958, il fut enrôlé de force dans l'armée française alors qu'il n'avait que 14 ans. Ces témoignages nous prennent à la gorge et nous invitent à repenser le drame algérien dans sa complexité et en abandonnant bien des idées reçues. Il ne s'agit aucunement de mettre en question les objectifs du FLN durant ces dures années d'une guerre de libération sans merci. Mais sa contribution à l'indépendance de l'Algérie a été souvent mise en évidence, et c'est très légitimement que les ouvrages honorant son action sont nombreux. Mais la véracité oblige aussi à ne plus occulter les durs conflits de certains combattants avec plusieurs populations rurales et dont le résultat fut de fournir un grand nombre de supplétifs à l'armée française. Une gestion condamnable des rapports avec la population paysanne, le peu d'attention accordé à sa situation matérielle, les atteintes au code de l'honneur ont permis à l'armée française - la crise rurale, des situations parfois proches de la famine, enfin les pressions aidant -, de recruter et d'armer des groupes en leur sein et, ainsi, de bouleverser les termes du conflit en lui donnant une forme plus violente et l'allure d'une guerre civile. Les harkis ne nourrissaient aucun projet politique, ni pour eux-mêmes ni pour les populations dont ils étaient originaires. Ils n'ont d'ailleurs produit aucune idéologie de la collaboration, sorte de Manifeste pour un parti de la France. Quand on analyse cette population harki, on est confronté à une réalité sociologique très hétérogène où on trouve essentiellement les classes les plus faibles de la population et les plus liées à la tradition et à la religion, des groupes de population pris entre deux feux et jouant le double jeu, ayant un membre de la famille dans l'ALN et un autre harki. Il y avait aussi des résistants de la première heure qui connurent, après leur arrestation, les pires tortures, ce qui explique certains abandons, enfin des déçus de la résistance ».
Notes : Ce conducteur a servi à introduire le débat qui accompagnait la pièce de Jean Magnan Algérie 54-62 mise en scène par Robert Cantarella ; il est publié ici avec seulement quelques remaniements de syntaxe. Il constituera une brève introduction à la sélection de sites présentée ci après.
retour acceuilÉtude génétique
Depuis la fin des années 70 deux types d'études génétiques ont été réalisées sur les juifs d'Afrique du Nord, aucune ne porte spécifiquement sur les juifs d'Algérie. Les plus anciennes concernent le chromosome Y (transmis des pères aux fils) et les plus récentes concernent l'ADN mitochondrial, c'est-à-dire l'ADN transmis des mères aux enfants.
En ce qui concerne les études sur le chromosome Y on peut citer l'article de M. F. Hammer et ses collègues[9]. Ils ont comparé le patrimoine génétique de plusieurs types de population juives. La conclusion est que les gènes paternels des communautés juives d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen Orient descendent d'une origine commune du Moyen Orient et indique que la plupart des communautés sont restées relativement isolées de leur voisins non juifs pendant et après la diaspora [10]. Une autre étude est intéressante à citer bien qu'elle ne concerne que l'ile de Djerba en Tunisie [11]. Elle conclue également que la patrimoine génétique paternel des juifs de Djerba est différents de celui des arabes et des berbères de cette Ile.
L'analyse de l'ADN mitochondrial des populations juives d'Afrique du Nord a fait l'objet d'une étude détaillée par Doron Behar et ses collègues[12]. Elle montre que les Juifs d'afriques du Nord ne partagent pas les haplogroupes de l'ADNmt typiquement nord-africains (M1 et U6) des populations berbères et arabes.
Cependant, cette même étude précise que les communautés juives d'Afrique du Nord ne partagent pas non plus leurs haplogroupes principaux avec les communautés juives du Moyen-Orient contredisant de ce fait la thèse d'un peuplement venu du Moyen-Orient[13]. Il est à noter que pour ce qui est des juifs de Tunisie/Lybie cette même étude indique qu'ils proviendraient d'une région allant du moyen orient jusqu'au Caucase [14].
D'autres études sur l'ADNmt des populations juives en viennent à la même conclusion.
">Les Juifs d'Algerie ...
par Voir cette vidéo sur Dailymotion">CatusJack
L'Algérie Ottomane
Au tournant du XVIe siècle, dans les années suivant les dernières expulsions des Juifs de la péninsule ibérique, le maghreb central est devenu une mosaïque politique éclatée. Les ports s'organisent autour de la Course, au détriment du commerce maritime espagnol et des Chrétiens. Les Rois catholiques déclenchent une nouvelle "Croisade" et s'emparent de 1505 à 1510 de plusieurs ports maghrébins, Mers-El-Kébir, Oran et Bougie où ils installent des garnisons fortifiées (les "Présidios"). En face, les corsaires musulmans, les "raïs" s'organisent et, en 1516, les raïs Arouj et Khaïr-ed-Dine dits "Barberousse" s'emparent d'Alger et, en 1518, Khaïr-ed-Dine fait allégeance au Sultan ottoman qui le nomme Beylerbey et en fera l'amiral de sa flotte[38].
Plus tard, au XVIIIe siècle, arrivent les « Juifs Francs », de Livourne (Italie), très peu nombreux mais très engagés dans le commerce maritime en Méditerranée. Eux aussi sont en partie d'origine ibérique. L'une de ces familles, les Bacri-Busnach, arrive à nouer une relation privilégiée avec le Dey d'Alger, devenant son conseil financier et bénéficie de privilèges et monopoles commerciaux qui feront sa fortune. C'est elle qui fournit en blé les armées du Directoire vers 1795-1796, sans parvenir à s'en faire régler le prix, sauf de façon partielle sous la Restauration. Ce conflit commercial connaît de multiples rebondissements plus ou moins dramatiques et empoisonne les relations entre la France et la Régence pendant une trentaine d'années. Finalement, le Dey Hussein, ne pouvant prélever sa part majoritaire sur le produit de la transaction non-réglée, convoque le consul français, Deval, pour régler les dettes de la France. C'est donc suite à ce conflit commercial que surviendront l'affaire du coup d'éventail, l'expédition d'Alger et la conquête de l'Algérie[39].
Pendant la période ottomane, les Juifs d'Algérie sont strictement soumis au statut de « dhimmi » qui leur assure à la fois une certaine protection mais les discrimine par rapport aux musulmans. Ce statut de seconde zone leur permettait une très grande liberté de culte, mais leur imposait de nombreuses interdictions et des mesures vexatoires (ne pas être armés, interdiction d'aller à cheval, obligation de se déchausser au voisinage des mosquées et de porter des vêtements distinctifs de couleur sombre, obligation de résider dans les quartiers réservés, le "mellah",...). [40]. En cas d'agression par un musulman, les juifs n'ont alors en aucun cas le droit de se défendre par la force. En cas de litige avec un musulman, ils sont jugés par un tribunal musulman, devant lequel les témoignages de juifs sont considérés comme nuls, mais où ils ont tout de même le droit de s'exprimer lors du jugement. Les juifs non respectueux de ces restrictions sont brûlés vifs à la Porte de Bab El-Oued, à l'endroit même où la France construira plus tard le principal lycée d'Alger. Le seul côté protecteur de leur statut réside dans le fait que les juifs restent soumis à leurs juridictions propres pour toutes les affaires relevant de leur seule communauté (tribunaux rabbiniques). [réf. nécessaire]
Il arrive aussi que des notables juifs soient exécutés par le Dey, comme le grand rabbin d'Alger, Isaac Aboulker, en 1815. Les Juifs vivent en permanence sous la menace de massacres, comme celui de 1805 dont a témoigné le consul de France Dubois-Thainville. Celui-ci a alors sauvé la vie de 200 juifs, en les abritant dans son consulat[41]. Il faut toutefois noter une grande diversité d'application de ces règles dans l'espace et dans le temps. Des relations de bon voisinage voire d'amitié pouvaient se nouer, notamment à l'occasion de la célébration des fêtes juives. La pratique des "protections", - tel ou tel individu se mettant sous la protection d'un notable musulman, d'un haut fonctionnaire ou du Dey, ou bien des consuls européens -, ne concernait pas que quelques riches marchands, mais s'étendait parfois à des gens très modestes. Dans les campagnes, certaines tribus juives vivaient en complémentarité avec leurs voisines musulmanes
Influence des Juifs et du judaïsme de la métropole
La colonisation française en Algérie s'est doublée pour les israélites de ce que Simon Schwarzfuchs appelle avec excés un "colonialisme juif" venu de métropole[49]. À partir de la conquête de l'Algérie par la France, ces derniers s'intéressent au sort de leurs coreligionnaires, et envoient sur place des émissaires qui rendent des rapports bienveillants mais souvent condescendants envers les Juifs d'Algérie[50], les montrant désireux de se rapprocher de la civilisation française bien qu'arriérés et incultes. Ce sont eux qui demandent au gouvernement que les instances consistoriales soient étendues à l'Algérie. Requête plusieurs fois refusée par le gouvernement qui ne voulait pas organiser le culte israélite puis finalement acceptée en tant qu"œuvre philanthropique digne de la France". Ainsi, par l'ordonnance royale de Saint-Cloud du 9 novembre 1845, un Consistoire central est créé à Alger ainsi que deux autres à Oran et Constantine, chapeautés par des grands rabbins originaires de France, de culture ashkénaze qui imposeront en partie, au fil du temps, mais non sans heurts le point de vue consistorial sécularisé aux israélites algériens et les éloigneront des traditions juives nord-africaines.
Abrogation du Décret Crémieux
La décision d'abroger le décret Crémieux est prise le 7 octobre 1940 par Vichy. Le 30, les lois sur le statut des Juifs d'essence antisémite s'appliquent en métropole comme en Algérie.La loi du 2 juin 1941 interdit aux juifs un grand nombre de professions.Un numerus clausus pour l'enseignement, concernant élèves et professeurs juifs est appliqué sévèrement. Mais, les Juifs d'Afrique du Nord ne subissent pas l'action génocidaire des nazis qui dévaste les communautés juives d'Europe.Ils sont cependant mis au ban de la société française d'Algérie pendant la durée des hostilités et certains d'entre eux sont internés dans des camp de travail dans le sud algérien.
Sionisme
Le judaïsme algérien fut « presque totalement hermétique à l'activité sioniste », ce qui s'explique par leur attachement tout particulier à la France, dont ils étaient des citoyens et pour laquelle ils avaient combattu en 1914-18, [55] alors que les communautés voisines de Tunisie et du Maroc y furent beaucoup plus réceptives[56]. Cette spécificité algérienne a eu pour conséquence pratique que l'émigration (aliyah) vers Israël s'est toujours maintenue à des niveaux très faibles. De fait l'Algérie est le seul pays musulman dont les habitants juifs n'ont pas émigré majoritairement vers ce pays
">Le s?jour de GUY BEDOS en Algerie [1/2]
Maintien de la législation antijuive après le débarquement allié
Le 8 novembre 1942, lors de l'opération Torch, 400 résistants français mal armés (dont quelque 70% sont juifs), sous la conduite de José Aboulker[57], arrêtent les généraux de Vichy et neutralisent pendant 15
heures le XIXe corps d'armée vichyste d'Alger. Ainsi permettent-ils aux Alliés, pendant que les forces vichystes concentrent leur répression contre les points tenus par la résistance, de débarquer et d'encercler Alger sans opposition, puis de s'en emparer le jour même, alors qu'à Oran et au Maroc, les Français et les Alliés s'entre-tuent pendant trois jours. Grâce à l'action de ces patriotes, la part de la résistance française est donc prépondérante dans le succès de l'opération Torch.
La venue des alliés ne se traduit pas pour autant par la fin de la législation antisémite. Sous l'amiral collaborationiste Darlan, elle est maintenue à l'encontre des buts de guerre alliés de Libération. Parmi les dirigeants de l'insurrection d'Alger, 9 Juifs sont arrêtés et déportés, menottes aux mains, dans des camps de travail forcé..
1) www.cerclealgerianiste.asso.fr
Soucieux d'une démarche scientifique, le Cercle algérianiste - une association créée en 1973 par des pieds-noirs pour sauvegarder et entretenir le patrimoine culturel de la présence française en Algérie - est peut-être celui qui interroge l'histoire de la façon la plus méthodique. Dans sa rubrique « Erreurs des programmes scolaires », le site propose une analyse méthodique de l'histoire de la guerre d'Algérie, telle qu'elle est enseignée aux enfants : manuels proposés par les principales maisons d'éditions : Belin, Bréal, Hachette, Hatier, Istra, Magnard, Nathan ; (classes de 4e, 5e, 1ère et Terminale), sortis après 1995.
Sur l'ensemble : « Le souci de l'équilibre, fondement de l'éthique de l'historien, avec la confrontation des sources de points de vue, est rarement respecté. Ainsi chez Belin, deux photos l'une un maquis du F.L.N., l'autre intitulée: "Jour de liesse en Algérie" (3 juillet 1962)... Aucune photo sur l'exode des Pieds-Noirs, exode dont il est question chez Magnard où l'on peut lire "Les Pieds-Noirs sont rapatriés ainsi que les harkis restés fidèles à la France". Quid des 150 000 harkis abandonnés puis affreusement massacrés par le F.L.N. ? »
Sur le 1er novembre 1954 : « Les manuels voient en la journée du 1er novembre 1954 une insurrection de grande envergure. Belin va jusqu'à écrire (3ème, page 114): "70 actions lancées dans les bâtiments civils et militaires pour le F.L.N...". Chez Nathan (Terminale, page 88), trois textes sur une même page: la "proclamation du F.L.N. le ler novembre 1954, "Les charges de la colonisation" de Raymond Cartier et "Appel au Peuple Algérien" du président du G.PA. Ben Khedda. S'agissant des Pieds-Noirs, "convaincus que cette terre est autant la leur que celle des Arabes, ils refusent toute évolution". Tout est dit, fermer le ban...
Sur le 13 mai 1958 : « A croire que les historiens se sont concertés car le mot clé, "fraternisation", n'est cité qu'une seule fois. Pour ceux qui ont vécu les journées de Mai 1958 sur le forum d'Alger et ailleurs, cette omission est une véritable injure à la vérité. Le "13 mai", journée quasi miraculeuse où deux communautés se tenant par la main faisaient enfin taire les politiques en accomplissant le geste pacifique, fraternel que ces derniers n'avaient pas su ou pas voulu concevoir, ce "13 mai" est qualifié d'émeute chez Belin, Hatier, Istra, Hachette, "d'insurrection" chez Delagrave. Pour Bréal, "Le 13 mai le général de Gaulle est revenu au pouvoir sous la pression des militaires et des colons" (sic). »
Le site demande aussi « pourquoi les manuels font l'impasse sur l'essentiel de la fusillade de la rue d'Isly à Alger le 26 mars 1962 (qui a donné l'ordre de tirer dans une foule pacifique?) et sur les massacres d'Oran le 5 juillet 1962 (pourquoi l'armée française est-elle restée dans ses casernes l'arme aux pieds?) ».
Dossier 2 : La France face à son passé en Algérie (Section de Toulon de la Ligue des Droits de l'Homme).
Lire le dossier
Deux dossiers de synthèse complets sous forme de revue de presse (Le Monde, L'Histoire - Dossiers et Documents du Monde) et d'extraits des travaux d'historiens (Benjamin Stora, Gilles Manceron, Hassan Remaoun, Pierre Vidal-Naquet) pour mieux cerner les enjeux du conflit explicitement colonial : contrairement au Maroc ou à la Tunisie, sous protectorat, l'Algérie avait été indexée en 1830 au territoire national et formait un tout indivis avec la métropole.
Le premier dossier, qui revient notamment sur la constitution géographique, culturelle et sociale de la colonisation européenne, propose une éclairante présentation du statut des différentes communautés d'Algérie entre 1830 et 1962 au regard de leurs droits et du code de la nationalité française : Pieds-noirs et rapatriés, Harkis, Juifs d'Algérie et Français Musulmans d'Algérie - FMA. La citoyenneté française était réservée aux ressortissants européens, aux juifs d'Algérie et à quelques rares Musulmans, le reste de la population étant reléguée au statut officiel d' « indigènes ».
Citations :
« " On a beaucoup parlé, en France, à propos de la guerre d'Algérie, d'amnésie, de silence. (…) Cette faculté d'oubli serait assez saine, finalement, si les « secrets » de cette guerre avaient été avoués, assumés, en particulier la pratique de la torture. Cela n'a jamais été le cas en France. Et l' « oubli » obsède, le feu couve toujours sous les vieilles cendres. »
Benjamin STORA - La Gangrène et l'oubli - La Découverte, 1991
« En Algérie, avant le déclenchement de l'insurrection, bien que le territoire ait été déclaré français avec le statut administratif de trois départements dont les chefs-lieux étaient Alger, Oran et Constantine, tous les habitants ne jouissaient pas des droits attachés à la citoyenneté, la plénitude de ces droits étant le privilège d'une minorité, les Européens et les Juifs, considérés comme " Français d' Algérie ", tandis que les " indigènes" en étaient a priori exclus, seuls quelques-uns d'entre eux, qui avaient fait une demande de naturalisation - d'ailleurs fort peu appréciée par leur communauté qui les qualifiait de m'tourni ( les ".retournés ",) -, en bénéficiant par mesure d'exception. »
Gilles Manceron et Hassan Remaoun - D'une rive à l'autre - Syros 1993